Ici, vous trouverez Trio, un roman de Xan, qui fut publié entre janvier et mars 2010 sur www.xantate.com


dimanche 28 mars 2010

Trio - Chapitre 18

  On y arrive, le chapitre 18...
  Bonne lecture!

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  Cette fois, plus de parole, plus de mot, nous savons, je suppose que c'est le cas pour eux aussi, que nous ne pouvons pas nous comprendre. Je ne peux réfuter leur forme d'intelligence, je ne doit me baser que sur le rejet de leurs réflexions. Concrètement, je dois les tuer, ici, maintenant.
  Ils s'approchent de moi, mais je ferme les yeux. Une seconde, deux secondes peut-être, je me recueille, je me concentre, je fais la paix. Oui, j'ai peur, mais tant pis, je vais faire avec. Lorsque je rouvre les yeux, je me sens prêt, ou presque. Synchronisés, ils m'attaquent, l'un étant comme le reflet de l'autre dans un miroir. Je bloque leurs mains en les attrapant, et je les attire vers moi. Dans le même mouvement, je saute, et mes genoux les frappent simultanément au ventre. Mais le mouvement n'avait pas assez de force, et ils en profitent pour me maintenir contre eux, et m'emporter contre un mur. Mon dos cogne, et je frappe mon frère au visage. Il recule et me lâche, ma sœur me fait tomber sur le côté. Elle veux me frapper du pied mais je roule plus loin. Je sens un poids sur moi, Jiono me plaque ventre au sol et seul mon instinct me fait décaler la tête. Un poing me frôle et brise le bois du plancher. Ce bras à disposition, je le mord et lui fauche les jambes. Jiono crie, mais s'écarte de moi en roulant.
  Je me mets en défense, un genou à terre, et je cherche Fiana du regard. Je ne la vois pas... Immédiatement, je ferme les yeux, et je ressens une présence au dessus de moi. Je me recule, et une ombre tombe là où j'étais quelques fractions de secondes auparavant. Je me jette sur elle et la frappe au visage, du poing. Une fois, deux fois, mais Jiono est passé derrière moi et m'attrape une jambe, me tirant en arrière. Mon menton cogne au sol, et le choc raisonne dans tout mon crane. Lorsque je vais pour le frapper, il est déjà parti. Ils sont devant moi, à nouveau. Je me relève laborieusement, mais je suis loin d'être en péril. Je dois juste en neutraliser un, le plus rapidement possible. Fiana a une faiblesse, son ventre, qu'elle cherche à protéger. C'est là que je dois agir en premier. Comme pour lutter contre cette éventualité, ils se mettent côte à côte, et je les vois se prendre la main. Il ne s'agit aucunement d'un contact tendre et délicat, ici nous parlons d'une prise de guerrier, de mains fermement accrochées l'une à l'autre. Que cherchent-ils à faire?
  J'ai la réponse bien assez tôt. Mon image de l'entité constituée de deux êtres n'était pas loin de la vérité. Lorsqu'ils s'avancent sur moi, ils bougent comme une seule personne. Le côté Fiana m'attaque d'un coup de pied, que j'évite en me baissant, mais le côté Jiono avait anticipé et je suis obligé de bloquer un coup de poing de sa part. Immédiatement, mes muscles s'engourdissent, le choc ayant été bien trop fort. A moitié accroupi, je n'évite pas une frappe qui me fait tomber en arrière. Mais alors que le couple se penche sur moi, il est temps de réagir. Mon corps s'arcboute, mes mains prennent appui au sol, et mes jambes se détendent comme des roseaux. Aucun des deux ne parvient à éviter le contact au ventre, et ils reculent, coupés dans leur élan, le souffle court. Le corps presque parallèle au sol, je pose les pied sur le plancher, et je joue des muscles pour me redresser. Je laisse l'élan m'entrainer vers eux, et mes poings trouvent le chemin de leurs visages. S'ils veulent m'opposer leur dualité, je dois les affronter simultanément, ou ils trouveront les failles et me neutraliseront. Me tueront.
  Le choc m'offre peut être une seconde précieuse. Malgré ce que j'ai pensé, si je veux en faire tomber un, je dois frapper fort, et frapper fort n'est possible qu'en pleine concentration. Je dois distraire Jiono pour pouvoir m'attaquer à Fiana. Je me précipite sur lui, alors que leurs mains sont toujours accrochées l'une à l'autre. Je me met à genoux devant lui, et du coude, en criant pour me donner de la force, je frappe l'articulation offerte. Je sais que je n'ai rien brisé, mais son cri et la jambe qui plie d'elle-même me satisfont. Ma sœur, c'est à toi. Mais ils ne sont pas aussi malléables que je le pensais. Fiana retient notre frère pour l'empêcher de tomber, et malgré le choc de la douleur, celui-ci a la présence d'esprit de modifier la répartition de son poids. Lorsque je frappe du poing, Fiana s'est décalée juste assez pour que je frappe sa hanche plutôt que son ventre. Elle pivote et tombe, entrainant cette fois son compagnon. Un choc sur le coin de la tête me perturbe et me donne la nausée. En tombant, elle a réussi à frapper, pour me déstabiliser afin que je ne profite pas de leur position.
  Essoufflés, nous nous relevons en même temps. Jiono agit le plus rapidement. Toujours lié à notre sœur, il m'attrape un bras et m'attire vers eux. Ma sœur me saisi l'autre bras, et m'appliquant un demi tour sur moi-même, je me retrouve le dos plaqué contre Jiono. Fiana se met devant moi, et l'étau se resserre sans que j'ai le temps de réagir. Simultanément, leurs crocs s'enfoncent dans ma chair, chacun m'attaquant un côté du cou. La douleur est fulgurante, et en une poignée de seconde, mon sang coule à flot. Ébranlé, je tente de bouger, mais ils me tiennent avec une telle force que je n'arrive pas à les bouger.
  Devrais-je avoir peur du poison qui se répand à nouveau dans mon sang? Non, cette fois, je suis immunisé, et je n'envisage même pas la possibilité contraire. Mais il est vrai par contre que j'ai déjà été mordu quelques heures plus tôt, et que même si je ne sentais pas alors la faiblesse résultant de la perte de sang, maintenant je risque de franchir un seuil critique. Et je ne peux pas me permettre de perdre mes forces à leur profit. Car oui, eux qui me prennent mon fluide vital, cette action les rends plus fort. Ils me tiennent, m'immobilisent, et il est temps que j'emmène l'affrontement à un autre niveau. La force en moi, la violence que je contrôle, je vais l'extérioriser. Je contracte tout mon corps, et mon cou aussi. Je sens les dents de mes bourreaux, et mes muscles les emprisonnent. Mes jumeaux, je les sens prendre peur, mais je tiens aussi leurs bras, et ils ne peuvent partir. Un grognement nait au plus profond de ma gorge, et je ferme les yeux. Grandit ma force! Exprime-toi, consume-moi s'il le faut, mais sort! Je sens une chaleur circuler le long de mes muscles, comme un feu, mais cette fois, il n'est pas question d'un feu incontrôlé, c'est ma force, mon énergie vitale qui se manifeste. Je plis légèrement les jambes pour avoir un meilleur appui au sol, et ils sont entrainés dans la mouvement.
  Mon grognement augmente d'intensité, et autour de nous, un vent unique commence à souffler, légèrement. Le contact physique va m'aider. Mon énergie, elle ne tolère pas de présence autre, elle est entière, unique, égoïste, implacable. Elle est autant lumière qu'ombre, démoniaquement humaine. Tenez mes jumeaux, savourez la! Par vagues, je leur transmets, par mes mains, par leur crocs plantés en moi. Vous vouliez mon sang? Voici mon énergie vitale à la place. Je les sens qui tentent de se dégager, et alors que le grognement est devenu un cri sourd, leur voix se joignent à la mienne. Ils souffrent, ils ressentent en eux une entité étrangère, une humanité qui leur est désormais inconnue. Pleurez sur cette force qui n'est plus votre.
  Mais cette douleur n'est pas assez puissante, c'est une évidence, il s'agit d'une torture, mais bien mineur par rapport à leur force. Justement, c'est cette force qu'il faut que j'attaque, ou que je m'approprie. En eux, mon énergie danse, et elle danse selon ma volonté. Bientôt, je sens qu'elle revient vers moi, et qu'avec elle, elle rapporte une noirceur. Je n'ai pas peur, je suis en paix, elle ne peut rien me faire. Elle est vitale pour eux, pour moi, il ne s'agit que d'une aide. Je sais malgré tout que je ne dois pas me laisser submerger. Cette force sombre, je l'isole en moi, prête à servir. Et bien avant qu'elle puisse me submerger, je les relâche. Sous le choc, tel des prédateurs habitués à chasser mais qui sont subitement devenus les proies, ils s'éloignent, Jiono dans mon dos, Fiana devant moi. C'est toi que je dois neutraliser en premier.
  Autour, le léger vent est toujours là, et lorsque j'ouvre les yeux, je croise le regard de ma sœur... Elle est sous le choc, mais elle a peur. Et encore au delà, elle comprend, elle réalise qu'elle va mourir pour de bon. Je m'avance vers elle, si rapidement qu'elle ne pourrait espérer réagir. Peut être l'énergie sombre que je viens de lui voler a redonné une part plus importante à ce qui lui restait de conscience. Ou peut être pas. Je veux faire ça proprement, autant que possible. Devant elle, je refuse de ne pas la regarder dans les yeux. Je lève une main ouverte, et j'en frappe sa poitrine. Le coup est bien moins violent que ce dont je suis capable. Mais j'y ai dirigé toute la force que j'ai pu accumuler. D'une certaine manière, j'utilise sa force contre elle, alliée à la mienne. Je vois dans son regard la réalisation, la douleur, la tristesse.
  Fiana, ou quoi que tu sois maintenant, je n'ai pas voulu t'infliger la perte de ton enfant, abomination ou non. Le tuer en premier serait inutile... Je préfère te tuer, et le détruire en même temps. Comprends-tu? Sous ma main, entre ses seins, je sens son cœur. Il bat fort, vite, de plus en plus fort, de plus en plus vite, et à chaque battement, elle est ébranlée, jusqu'à... Je le sens mourir, en un dernier mouvement, il se déchire et Fiana sursaute. Je sais que sa conscience vient de la fuir, bien que son corps soit encore debout, elle est morte, et lorsque les genoux plient, elle tombe, droite, puis en arrière, avec un bruit sourd sur le bois. Immobile, les yeux ouverts, ma sœur est morte. Je la regarde, comme pour m'imprégner une dernière fois de la forme de son visage, et peut être que je vois plus mes souvenirs que son état actuel. Une douleur à l'intérieur de moi me parle de tristesse, d'absurdité.
  Trop rapidement, je suis obligé de quitter mon recueil, et de me tourner vers mon frère. Il n'est pas loin, debout, et regarde le corps immobile. Des larmes coulent sur son visage. Comment peux-tu pleurer, toi, monstre, alors que moi je n'ai pas cette manifestation de tristesse à offrir à sa mémoire?
  _ Tu as tué le futur de mon empire... Je ne comprends plus... Pourquoi?
  Serait-il doué encore de raison, finalement?
  _ Tu dois le sentir, en toi, que ce qui t'es arrivé est une aberration... Je ne souhaite pas la mort de mon frère, tout comme je n'ai pas souhaité la mort de ma sœur, mais ce que vous êtes maintenant, et le danger que vous représentez... Dehors, au delà des murs de cette maison, des mutants tuent tout être vivant, et les transforment. La violence, la folie ne vont pas à l'humanité.
  Il me regarde, je sais qu'il comprend, mais il n'est plus humain, et son instinct de survie n'est pas condamnable, évidement.
  _ Dirac, je vais te tuer pour ce que tu as fait. Ton refus, ton double meurtre.
  J'ignore si c'est la colère qui lui a donné des forces, mais bien que je ne l'ai pas vu bouger, son poing cogne ma mâchoire suffisamment fort pour que je me retrouve au sol. Je reprends vite mes esprits, et celui que je vois arriver est un animal. Ses yeux sont rouges, sa peau est granuleuse, boursouflée, et on voit des os pointer par endroit, comme si sa structure osseuse était altérée. Auparavant, une paire de crocs sortaient de ses lèvres, mais désormais, toute sa dentition est modifiée, et sa bouche est une plaie ouverte sur des dents longues, effilées, inégales, capables sans doute de traverser de part en part mon bras et de me l'arracher. Ses muscles ont augmenté de taille, si bien qu'ils gonflent ses vêtements jusqu'à les déchirer. Les veines de son visage sont saillantes.
  Il saute sur moi, et je l'accueille en levant les jambes. Il en écarte une, mais l'autre le maintient suffisamment à distance pour que ses crocs claquent si prêt de mon visage que sa salive me dégouline dessus. Des mains, je le tiens aux épaules, et je crie pour le repousser. Il roule en arrière, et à quatre pattes, il me regarde. Son hurlement sauvage est une promesse bien plus éloquente que n'importe quel parole. Je me recule mais n'ose pas me redresser. S'il m'attaque ainsi, il va me toucher les jambes sans que je puisse l'arrêter, et je serais condamné. Je reste moi aussi à quatre pattes. Je le vois se raidir, il se recroqueville légèrement sur lui-même, et il me saute à nouveau dessus, en criant. Je sais ce qu'il vient de faire, il a utilisé la méthode de combat qu'il affectionnait lorsqu'il était encore humain. Il vient de concentrer sa force en une attaque destructrice. Cela peut signifier la fin pour moi. Désespéré, je le laisse approcher, plus par défaut que par volonté, vu sa vitesse de déplacement. Lorsqu'il est sur moi, je recule et me met sur le dos. Je parviens à lui saisir la gorge d'une main, tandis que l'autre, aidée de mes jambes, le maintiennent au dessus de moi. Je serre la main le plus fort possible, espérant peut être naïvement l'étouffer. Mais ses bras sont là pour me rappeler à l'ordre. Ce sont de véritables griffes qui me labourent le bras, et lorsque je sens de profondes entailles sur mon visage, proche d'un œil, je sais que cela ne sert à rien. Je pousse sur mes jambes, et le fait passer au dessus de moi.
  Maintenant, je dois gagner du temps, et trouver une solution. J'ai perdu du sang, je commence à sentir la faiblesse. Oui, je leur ai volé de l'énergie, mais je l'ai utilisée sur ma sœur. La volonté de la tuer proprement risque de me coûter maintenant la vie. Je me mets à courir, hors de la pièce. Oh! Je sais qu'il est sur mes talons. Je n'ai pas le droit à l'erreur, mais actuellement, il est plus fort que moi, et sa sauvagerie ne me laisse pas beaucoup de chance... Au détour d'un couloir, je le sens prêt à frapper. Je tourne à l'angle droit, et je me tourne immédiatement, pour lui faire face. Par pure chance, sa précipitation lui est défavorable, et il glisse pour se cogner au mur. D'instinct, j'agis, et un coup de pied le frappe à la tête, qui cogne plus fort encore sur le bois. Il s'affaisse légèrement, et je vois qu'il est sonné. J'en profite, et essaie de cogner. Oui, cogner, tout simplement. A moins d'avoir une arme de métal sous la main, je ne sais pas quoi faire d'autre, et notre famille n'a jamais été proche de cette pratique.
  Il réagit au bout du troisième coup de poing, et me mord la cuisse. J'ai presque l'impression que l'on vient de me planter une multitude de couteau dans la chair. Je ne suis pas prêt d'oublier cette douleur. Ces mains attrapent ma jambe pour l'empêcher de bouger, et il boit mon sang. Je n'ai pas dit mon dernier mot. J'attrape sa mâchoire, et je parviens à l'ouvrir pour l'ôter de ma cuisse. A la force des bras, tremblant sous la pression, je l'oblige à se redresser. Je le frappe d'un cou de tête qui lui brise le nez, et immédiatement, ses mains se dégagent. Il recule, et moi je tourne les talons. Je boite, mais il faut que j'avance. Je dois trouver une solution. Ma fuite me porte vers l'étage supérieur. Je ne sais pas où en est le soleil, si la nuit est proche de se rendre ou si elle règne encore en maitresse sur la ville, mais je crains que l'aube soit ma seule chance. J'entre dans une chambre inutilisée et sommairement équipée. Il fut un temps, elle accueillait des invités, mais de mon vivant, je n'y ai jamais vu personne. Elto en prenait soin cela dit, peut être avait-elle une importance à ses yeux. Je pousse la porte, mais Jiono se jette dessus et elle s'ouvre violemment, me rejetant en arrière. Je tombe aux pieds d'un bureau simple. J'attrape la chaise et en frappe mon frère lorsqu'il saute sur moi. Le bois craque, se brise, et il roule au sol. Je saisis à pleine main le bureau de bois, et il se brise à son tour sur le dos offert. Un bureau simple oui, mais d'une bonne facture malgré tout. Là, Jiono est sonné, et moi j'ai mal partout. Je suis presque à bout de force, je le sais. Je regarde par la fenêtre. J'espère être du mauvais côté, car c'est nuit noire. Je n'arrive pas à me concentrer pour savoir si le soleil se lève de ce côté si de la maison. Il faut que j'en ai le cœur net. Ouvrir la fenêtre? J'essaie une première fois, mais je tremble trop, la douleur peut être, ou simplement mes muscles qui n'en peuvent plus. J'ouvre d'un coup de pied qui fracasse tout. L'air frais s'engouffre et moi je sors sur le toit. Il est en pente dure de ce côté, et je monte avec précaution jusqu'au sommet. Là haut, je vois un ciel éclairci, suffisamment pour que je garde espoir. Le soleil est là tout proche, d'ici quelques minutes, peut être moins. En moi, quelque part, je prie pour que Jiono ne soit pas immunisé comme Alnia l'est. Mais je refuse d'envisager cette possibilité, il est trop enfoncé dans la bestialité pour... Il m'a rattrapé.
  Il se jette sur moi, et nous roulons de l'autre côté du toit, descendant la pente pour finir sur une zone presque plate. Je le pousse et il roule un peu plus loin. Je n'ai nul part où fuir. Rentrer dans la maison voudrait dire s'écarter de la lumière du jour, et cela signifie ma mort. Mais... Plus encore. Lorsqu'il se redresse, il s'arrête, et se tourne. Il regarde le ciel clair, et grogne. Je le vois passer d'une position à animale à une position debout, sur ses deux jambes. La transformation de son corps régresse légèrement. Il regarde autour de lui. Oh non, mon frère! Tu ne t'échapperas pas! C'est à moi de passer à l'offensive. Je sais que je suis lent, mais lorsque je le vois péniblement parer mon poing, je réalise que lui aussi est épuisé. Que c'est-il passé? Où est donc sa violence? Je ne l'ai pas si profondément blessé... Cette régression lui a-t-elle couté sa force?
  Peut-être... Est-il encore possible? Non. Je ne dois pas y croire. Et pour confirmer lui-même mes pensées, il me mord une nouvelle fois, au bras. Il n'a pas le temps de boire cette fois, je lui frappe la tête, et il tombe à plat ventre. Je tangue sur mes jambes. J'ai la tête qui tourne, mes douleurs s'estompent. Je connais assez mon corps pour savoir que ce n'est pas bon, et que je ne suis pas loin de m'effondrer. Lorsque je le vois se relever péniblement, à mes pieds, je pose un genoux à terre, passe un bras autour de son cou, verrouille ma prise avec mon autre bras, et j'utilise le poids de mon corps pour l'empêcher de bouger.
  Il remue, mais je sens qu'il n'a plus la force, et que ses gestes manquent de volonté. Je braque mon regard vers l'horizon. Il est clair, très clair, et le soleil va venir d'ici quelques instants à peine. Cela sera le second levé de soleil que je verrais aujourd'hui. Oui, je n'ai pas vraiment dormi depuis l'aube dernière, et je considère toujours qu'une journée se termine avec mon sommeil.
  _ Nous y sommes presque...
  Est-ce vraiment ma voix que j'entends? Elle est lasse, faible... Et est-elle seulement utile? Comprend-t-il ce que je dis?
  _ J'ai mal...
  Je ne quitte pas la future aube des yeux. Je ne veux pas le regarder lui. Sa voix, c'est celle que je connais, et non celle dévorée par la haine, par la violence et la folie. Pourtant, alors que je sens son corps reprendre son aspect initial, je sais qu'il n'y a pas d'issue.
  _ Quelques instants encore, mon frère...
  Il bouge un peu, mais je le tiens encore, un peu, tellement peu. Mes bras, je ne les sens presque plus, et seul le poids de mon corps le retient. Il ne le sait pas, je pense. A moins qu'il abandonne, tout simplement. Qu'un dernier éclair d'humanité... Son corps, je le sens, chauffe déjà.
  _ Je suis désolé...
  Oui, j'y crois. Évidement.
  _ Je sais.
  La chaleur devient forte, trop forte, intolérable. La lumière devient trop forte, mes paupières sont presque fermées. Mes bras bougent, se resserrent sur leur prise, et mon corps s'affaisse. Des cendres coulent doucement sur la pente du toit, avant de tomber et de s'envoler ailleurs.

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  Et voilà, retour au départ. Deux morts dans ce chapitre, mais ca fait pas trop, il était temps, n'est-ce pas?
  Rassurez-vous, ce n'est pas encore fini...

  Xan

2 commentaires:

  1. hein quoi ? c'est tout !!!!! en fait on en est carrément arrivé au prologue là ... j'ai l'impression que le soleil lui a fait mal à Dirac non ?
    Beuh ... je délire ( la boule, ouais )
    En fait l'épilogue se sera avec Alnia c'est ça ?
    J'ai trop envie de voir la misère qu'il va lui faire !!!!!!!!!
    Bisous <3

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  2. *se fait narguer par le chocolat qui reste*

    Wouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!! J'ai adoré !!!!! Le combat est époustouflant et long comme il faut, entraînant. Dirac a utilisé sa tête et ses muscles et c'est cocktail explosif qui en résulte!

    Bon, Alnia, je la hais, d'être partie comme uen lâche alors que dirac avait besoin d'elle et qu'il a toujours fait de son mieux pour l'aider. tu vois pourquoi j'aime pas les filles ? Ah là là !

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